Nous interviewons aujourd'hui Alain Garnier, sérial entrepreneur et actuellement CEO de Jamespot.
Bonjour Alain, vous avez une riche expérience d'entrepreneur, pouvez-vous nous en présenter les principales étapes ?
Bonjour Guillaume, c'est vrai qu'après une quinzaine d'année dans le numérique et avoir lancé trois boites...c'est une expérience riche à défaut d'être un riche entrepreneur :-) Ce qui m'anime depuis toujours c'est la création, le début, de l'idée à l'action, la mise sur le marché, puis de voir ses services utilisés. Et ce avec des associés, car j'ai toujours eu la chance d'avoir des associés passionnants avec moi...même si parfois d'est dur et difficile.
Ma première boite (ARISEM) a été lancée en 1996, revendu en 2003 (à Thales), ma deuxième (Evalimage) en 2003 revendu en 2007 à TheCrmCompany et Jamespot, lancée en 2005 dont je suis CEO, spécialisée dans les réseaux sociaux d'entreprise qui en est au cœur de son envol.
Quel fut votre moment le plus difficile et comment avez vous réagi ?
Sur chaque boite on a des VRAIS coups durs.
Pour ARISEM, c'est par exemple le jour, lendemain d'un 11 septembre funeste, quand tous les fonds qui étaient prêts à financer la boite pour un second tour de table nous ont laché. Suivis de près par nos investisseurs. On s'est retrouvé en moins de quinze jour de l'euphorie à l'enfer. A devoir faire un plan social lourd. A gérer dans l'urgence et sans cash. J'ai réagi en cherchant des repreneurs, en montant des plans alternatifs. Une période dure sur le plan des nerfs. J'en suis sorti quand un investisseur privé nous a racheté, comme groggy. Mais comme je le disais à l'époque, quand on revient de la "mort", plus rien ne vous fait peur...
Ou encore sur Jamespot, quand notre stratégie de croissance sur le Net a été stoppée net par Google qui nous a désindexé du jour au lendemain, et ou on a perdu 80% de notre trafic et de nos revenus... Si cela avait été ma première boite j'aurai peut être lâché l'affaire. Mais je savais qu'il fallait tenir bon, et accepter d'être sorti du jeu quelque temps pour mieux y revenir. 6 mois plus tard, le trafic est revenu. Mais 6 mois c'es l' éternité dans une Startup!
Vous avez géré des croissances fortes, quels enseignement en avez-vous retiré ?
Pour ARISEM on est passé en effet de 2 à 20, premier pallier en autosuffisance, puis de 20 à 100 par levée de fond.
Ce que j'ai retenu, c'est que le facteur humain est plus que clé. D'abord aux niveaux des associés. Et qu'il faut sans cesse remettre en question l'organisation, les objectifs de chacun. Et qu'à mesure que la taille augmente, il faut davantage aller vers une exécution sans faille et une vision très claire de la stratégie pour déployer au quotidien. Cela peut paraître comme une évidence, mais à 200km/h il faut tenir le volant de manière très ferme... là ou à 20km/h, on peut tourner vite sans dommages. Facile à dire, mais difficile à faire comme le disait ma grand-mère.
L'autre enseignement, c'est que plus la boite grandit, plus la partie finance et maitrise des budgets est cruciale. Car on ne peut pas "éponger" un écart des ventes avec la trésorerie courante ou encore les salaires des fondateurs. Donc, plus on est gros, plus il faut être prévisible. Ce qui reboucle sur mon premier point d'exécution.
A propos de croissance forte, c'est le cas actuellement pour Jamespot, votre dernière aventure ?
On a doublé de chiffre d'affaire entre 2009 et 2010. Avec de belles références grands comptes,mais aussi de nombreuses PME qui s'équipent. Donc oui, c'est une phase d'accélération importante. Mais depuis le début on est profitable, pour maitriser cette croissance.
Quel sens donnez-vous à l'explosion des réseaux sociaux d'entreprise ?
Ma vision est que les usages du Web grand publics rentrent dans l'entreprise. Et que le levier qu'on trouve sur Facebook pour soi, est déclinable dans les entreprises. Une PME a par exemple tout intérêt regrouper son écosystème (partenaires, clients, experts, journalistes, prospects...) au sein d'un réseau social privatif pour y établir une relation permanente et sans effort. C'est une nouvelle manière de faire du CRM (relation client), on appelle ca le SocialCRM. Une PME qui met en place ce type de solutions gagne tout simplement ne visibilité auprès de sa communauté mais aussi des appels entrants de prospects qu'on avait pas contacté depuis longtemps.
Et comme vous m'en donnez l'occasion, le mieux est de se lancer et de l'essayer ! C'est gratuit et c'est ici : http://www.jamespot.pro/fr/demarrer